Le port de Nantes (année 70)
Modéliste : Jean-Pierre
Un clin d’œil au port de Nantes; réalisation maquettes: jean Pierre B., texte Serge Plat.
Pour commencer, un peu d’histoire.
Ce quai va bientôt fêter ses cent ans, mais dès 1856 on retrouve une délibération du Conseil Municipal nantais pour effectuer des travaux urgents sur la Prairie au duc, par contre il faudra attendre mars 1900 et las projets des ingénieurs Jégou et Lechalas pour préciser l’avenir portuaire de l’île Sainte Anne.
En 1902 les « boires » comblées, l’île Sainte Anne est amarrée à la Prairie au Duc. deux dépôts à charbon et une fabrique de produits chimiques s’y implantent nécessitant la construction d’un quai. En 1905 le quai des Antilles avec ses 300 mètres de long est déjà insuffisant. Pour traiter l’intense trafic charbonnier, on prévoit la construction d’un quai, le projet définitif est prêt le 29 mai 1911. Ce sera un quai de 1850 mètres en ligne droite, de la pointe de l’île jusqu’au pont de Pornic, il sera le plus long quai de fond d’estuaire en Europe, la déclaration d’intérêt public arrive le 7 octobre 1913.
La première guerre mondiale précipite le projet, en 1918 les 900 premiers mètres amont de l’ouvrage sont réalisés sur voûtes, l’étape suivante prend forme avec la construction d’un quai sur pieux de 200 mètres de long, quai très attendu par la compagnie Générale Transatlantique. En 1926 la C.G.T. s’installe sur le quai amont à peine fini. Les 164 derniers mètres ne seront terminés qu’en 1928. Les rues desservant le quai Wilson sont en activité depuis 1923, telle la rue du Tonkin et la rue Guyane avec son célèbre « Café du Tonkin ». Mais accéder au quai Wilson sera une véritable expédition pendant de longues années. Les difficultés de communications seront aggravées par la suppression en janvier 1931 du ponton des Salorges, point de départ des fameux « Roquios » navettes fluviales reliant entre autre le quai de la Fosse au ponton du quai des Antilles, et ce, au grand dam des dockers et autres notables, obligés pour traverser la Loire de faire un grand détour par le Pont Transbordeur.
Réalisé à l’échelle 1/100ème, le port a pour dimensions: 6m50 de longueur et 0m70 de large
Placé en lisière de ville ce quai est tout de suite consacré aux marchandises en vrac, dont le charbon, les phosphates, puis en amont le quai reçoit une fois par mois des fûts de vins en provenance des ports algériens, en 1930 un terrain de stockage des ferrailles offre un nouveau trafic, mais en 1936 la raffinerie Say pose des problèmes de déchargement car la lente manutention des sacs de sucre retarde les navires
En 1939 le quai est réquisitionné pour les soldats britanniques, il devient zone militaire, 5 ans plus tard, le quai et surtout la Loire avec ses épaves de bateaux offriront une scène de désolation tardivement remise en état en 1959.
Dès 1950 le quai entame une longue et interminable descente aux enfers, petit à petit les marchandises qui faisaient son essor disparaissent, les cargos et les grues font de même, le sucre et la ferraille seront les derniers approvisionnement du quai. La construction du pont des « Trois Continents » en coupant cet immense quai sonne son déclin. Quelques navires accostent encore, une association de paquebot de croisières tente de redonner au quai Wilson un semblant de vie, mais seule une volonté conjuguée du port et de la ville de Nantes et autres institutionnels peut lui sauver la vie e redonner à l’ancienne « Venise de l’Ouest » un caractère fluviomaritime, l’effet côte ouest doit en passer par là.
Au premier plan l’ancien convoyeur à charbon
Ce quai est réalisé par un passionné de modèles réduits, mais également de l’histoire de Nantes. Pour les amoureux du modélisme naval mais aussi les Nantais (de souche ou d’adoption) curieux de connaître l’histoire de leur ville.